GÉOGRAPHIE
L'histoire remonte beaucoup plus loin que le centenaire et permet
de jeter un coup d'oeil sur Douglastown dans sa prime enfance. L'année
1775 marque l'aube de la paroisse alors qu'un arpenteur écossais, du
nom de Douglas, envoyé par le gouvernement anglais pour fixer les plans
d'un village à l'embouchure de la rivière Saint-Jean, commença ses travaux
d'urbanisme à l'entrée de la Baie de Gaspé.
Sur
une côte dominant la baie, Douglas divisa la terre en lots de quatre
acres carrés, séparés l'un de l'autre parce que l'on imaginait être
très larges. Le gouvernement finançait l'entreprise en vue de donner
un habitat convenable à un groupe de loyalistes. En dépit de cette
aide, le fondateur, M. Douglas, se ruina financièrement dans cette
spéculation et très peu de familles y demeurèrent. |
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Les descendants
de ces premiers habitants sont maintenant installés à Sandy Beach
à l'entrée du Bassin de Gaspé. Une autre partie de la paroisse,
Haldimand, prit son nom du gouverneur de l'époque M. Haldimand,
qui donna son appui à ces loyalistes. |
En pratique la plupart des
résidents de Douglastown sont de descendance irlandaise et c'est la
seule paroisse du diocèse qui peut se réclamer de ce privilège. Ceci
laisse croire au fait que la divine Providence les a conduits ici d'après
un décret de sa volonté. Il s'agissait des catholiques fuyant l'Irlande
à cause de la famine et des mauvais traitements de la part du gouvernement
de l'époque. Un bateau rempli de ces réfugiés,
le "Carricks," avec 230 passagers, rencontra une terrible
tempête près du Cap-des-Rosiers, en avril 1847. Tous, à l'exception
de 30 périrent dans le naufrage. Ce fut le Rév. Père Dowling, premier
curé de Douglastown, qui étant dans une tournée de mission à Grande
Grève, ce jour-là, se rendît à Cap-des-Rosiers pour porter les consolations
de la sainte religion aux veuves et aux orphelins.
RESSOURCES
Au début de la
paroisse, la pêche à la morue était la principale occupation, les
braves pécheurs rencontraient des puissantes tempêtes dans le Golfe
St-Laurent, ils revenaient de 1'lle d'Anticosti avec leur bateau
chargé de morues à vendre sur le marché. Dans les années 1920, le
homard et le saumon apportèrent un revenu supérieur aux habitants.
Et depuis quelques dizaines d'années, la forêt semble s'ouvrir et
offrir à la population irlandaise le secret de ses richesses. |
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Une autre source de revenus
est le commerce d'arbres de Noël qui donnent une activité saisonnière,
des milliers d'arbres sont ainsi coupés et expédiés aux États-Unis.
Nous avons le droit d'être
fiers du progrès matériel de cette paroisse qui, commencée comme une
simple émeraude de huit familles avec de maigres moyens de subsistance,
est parvenue à cet état d'un écrin de 225 familles brillantes de splendeur.
HOMMAGE
EN ESPRIT ET EN VÉRITÉ
D'un point de vue spirituel, la paroisse de Saint-Patrice peut justement
se comparer au grain de sénevé qui, malgré qu'il soit la plus petite
des plantes, devient un grand arbre où les oiseaux du ciel vont se blottir.
En 1790, alors que le premier
missionnaire, le Père Bourg, résidant à Carleton, vint à la mission,
la semence de la foi tomba dans l'âme d'enfants par le saint baptême.
Du premier autel érigé dans la maison de M. William Kennedy, jésus dans
l'hostie sainte, fortifia les colons courageux. Suivons le développement
du grain de sénevé. Avec la dévotion et le zèle qui ont toujours caractérisé
le peuple irlandais, le besoin se fit sentir d'un lieu pour pratiquer
le culte en esprit et en vérité. On décida de la construction d'une
chapelle sur la batture de sable en 1800. Le peuple contribua en matériaux
de construction et l'on éleva une petite chapelle de 20 pieds par 16,
proportionnée en hauteur. On la dédia aux douze Apôtres. La population
éprouva de la joie à l'idée que le Saint Sacrement resterait parmi eux.
En 1811, l'Esprit
Saint écouta les appels suppliants de Son Excellence Mgr Plessis,
premier prélat à fouler le sol de Douglastown. Cc dernier confirma
8 enfants et Il adultes, bénit la chapelle et le cimetière et
laissa cette population fervente très heureuse.
En 1815, M. l'abbé
Demers, missionnaire sur la Côte fit apporter à Douglastown une
cloche de bateau trouvée sur le rivage à Petite-Vallée. Elle provenait
du naufrage d'une frégate du nom de "Péneloppe",
brisée à Petite-Vallée.
De 1800 à 1859, la
population irlandaise bâtit trois chapelles et deux églises, la
dernière dédiée à Saint Patrice. Chacun de ces humbles temples
était un témoignage du courage, de la bonne volonté et du zèle
d'une population petite mais dotée d'un grand cœur. Le magnifique
temple élevé récemment à la gloire de Dieu en 1958, proclame hautement
la générosité des fils D'Érin. Il est en réalité leur joie et
leur orgueil légitime.
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Louons les travaux remarquables
des curés pionniers que nos octogénaires vénèrent encore, le nom de
M. l'abbé Gillis, né en Écosse, produit un sourire ensoleillé chez ceux
qui ont été témoins de cette simplicité cordiale et grandiose de leur
ancien curé. Le souci profond qu'il entretenait pour l'éducation se
prouve par le fait qu'en 1900 il fit construire un couvent. Il y amena
les Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame du St-Rosaire.
Le ministère de l'abbé
Gillis fut repris en charge par M. l'abbé F. Gauthier qui reçut l'autorisation
canonique de gouverner la paroisse de Son Excellence Mgr Blais de Rimouski,
en tant que pasteur. Quoique de descendance acadienne, il était irlandais
de cœur et fit son possible pour les âmes confiées à ses soins.
L'abbé Gauthier fut remplacé
par un autre prêtre de la Côte gaspésienne, M. J'abbé E. Myles, que
tous chérirent comme un ami très cher. Ses successeurs lui sont reconnaissants
de la construction du presbytère de style Roman. De plus, il montra
son esprit de dévouement en construisant la salle paroissiale. Son zèle
le poussa à organiser la Holy Na-me Society dans la paroisse.
VOCATIONS DE LA PAROISSE
À cause des directives sages et du zèle des pasteurs, de même
que la fidélité à l'appel de la grâce, un certain nombre de garçons
et de filles allaient choisir la voie étroite de la vertu et entrèrent
dans la vocation du sacerdoce et de la vie religieuse, contribuant ainsi
au développement du grain de sénevé. (on pourra
trouver les noms en se rapportant
au texte anglais)
TOUJOURS DE L'AVANT, TOUJOURS EN HAUT
En 1940, la paroisse eut la bonne fortune de souhaiter la bienvenue
à M. l'abbé J. Patrick Nellis, qui était aussi un prêtre natif de la
côte gaspésienne. Nombreuses sont les oeuvres dues à son esprit d'économie
et de travail. L'intérêt qu'il a porté à cette "perle
de la côte", a amené ce village à se développer vers un standard
moderne. Il a soulagé l'église d'une dette considérable, bâti deux couvents-écoles,
l'un en 1951, détruit par le feu en septembre 1955, l'autre, J'école
actuelle centrale bâtie en 1956, qui permet à deux cents enfants de
la paroisse de recevoir un cours primaire complet et des études poussées
sous la direction des Sœurs.
La paroisse doit beaucoup
à M. l'abbé Nellis. Mentionnons quelques-unes de ses oeuvres:
1941 - Restauration de la vieille église.
...........Construction d'une nouvelle école en "haut de la Baie"
1945 - Construction d'une nouvelle école à Seal Cove.
1946 - Il est nommé Directeur de la Coopérative d'Électricité.
1947 - Construction d'une nouvelle école à Bois Brûlé.
1950 - Organisation du cinquantenaire. Arrivée des religieuses.
1956 - Restauration
de la "Holy Name Hall".
1959 - Construction d'une route nouvelle dans la paroisse.
1960 - Élévation d'une croix, relique de l'église vieille de
cent ans. Organisation du centenaire de la paroisse.
Mais par-dessus tout, le
nom de l'abbé Nellis sera écrit dans le cœur de la population de Douglastown,
en lettres ineffaçables à cause de la construction de la nouvelle église
en 1958. C'est un temple qui amène beaucoup de visiteurs de marque.
Aujourd'hui les habitants
de Douglastown jouissent du fruit de leur travail, de leur labeur, et
des actes héroïques des pionniers vaillants dont la foi n'a jamais faillie
et dont le courage resta indompté. A leur suite, et dans leurs traces,
la population reste fidèle à l'esprit de Saint Patrice. apôtre de l'Érin,
"en avant et en haut".
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L'abbé
Joseph Nellis fut subitement rappelé à Dieu, le 3 mars 1967.
Ces quelques lignes veulent lui témoigner les hommages de ses
paroissiens.
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